lundi 20 décembre 2010

La télévision : nouvel opium ou tribune des revendications populaires ?

La télévision compte aujourd’hui parmi les compagnons de notre existence. Deux grands penseurs l’ont même qualifié de folle du logis. Elle prend la parole quand personne ne la lui a donnée. Elle détermine et subordonne bon nombre de nos comportements. Par le flot d’images qu’elle nous gave à longueur de journées, elle anéantit toute possibilité de réflexion ; elle nous abrutit à demi -mots sous couverts de certains programmes très prisés. A ce titre, elle constitue un véritable opium pour le peuple comme naguère la religion. S’agissant d’ailleurs de cette dernière, sa coalition avec la télévision contribue à augmenter la dose d’opium. Le degré d’ivresse est tel que toute capacité de défense cognitive devient perméable. Tout ceci n’est possible que parce que la majorité de Congolais qui s’exposent à ce média ne sont guère préparés à en comprendre le langage.
Cependant, au-delà du caractère dangereux que présente ce média, il est aussi un espace où la population essaie de faire passer ses doléances à qui veut l’entendre.


Pour encourager cette demache, l’UNESCO a fixé le 21 novembre, la date comemorative, pour reconnaître l’importance de la télévision en tant que premier moyen de communication et passage normal de l’information de masse,  d’autant plus important dans les pays les moins développés, par ricochet le Congo. La télévision joue un véritable rôle en ce qui concerne la diffusion de l’information et de la connaissance et constitue un puissant outil reflétant et déterminant les conditions et les aspirations humaines. La parole télévisuelle est contraignante mais dès lors qu’elle se libère, elle ne manque pas d’attirer l’attention. Raison pour laquelle, la télévision est devenue aujourd’hui cette sorte de miroir qui réfléchit notre société. Le fait divers télévisuel est bien ce lieu où les Congolais retrouvent leur parole confisquée et dénoncent ce qui ne va pas dans leur vécu quotidien en même temps qu’ils dénoncent ceux qui sont commis à certaines responsabilités. Le fait divers, dans la sphère télévisuelle congolaise, s’est donné une sorte de mission : exorciser le mal vivre au quotidien.
Si les responsables politiques ont une lourde part dans la gestion de ce grand média, la population doit quant à elle saisir toutes les oportunités offertes par la télévision pour sensibiliser son agir responsable. Il y a mieux à dire que  son apathie traduite par cette éternelle jérémiade « leta atalela biso likambo oyo, to lembi ». Cette lamentation qui dit qu’au-delà de nos cinquante ans d’indépendance, nous n’avons pas toujours réussi à nous prendre sérieusement en charge. Pour cette raison, le Cardinal Malula s’est battu pour christianiser le rite du mariage et sauver la famille de la déperdition axiologique. Aujourd’hui, bon nombre de mariages se contractent selon le schéma tracé par le Père de l’Eglise de Kinshasa : mariage coutumier chez les parents, mariage civil chez l’Etat et enfin mariage religieux devant Dieu et les hommes. Le salut de la famille est précurseur de celui de la société. Mais la société est constituée des individus qui se doivent d’affirmer leur identité par-delà les différentes modes qui le sollicitent ou encore les tentations de la violence comme moyen d’expression.

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